mardi 18 octobre 2011

Démocracie 0.0 par Samia Touati


Démocracie 0.0
Avant toute chose, je suis étonnée des remous qu’a occasionnés mon article et mon seul regret c’est de ne pas l’avoir fait plus tôt.
« Pourquoi  j’ai décidé de voter pour Ennahdha » se voulait avant tout un test sur la démocratie en Tunisie. Je suis désolée de devoir annoncer que le résultat est un zéro pointé. Permettez-moi d’énumérer les raisons de cet échec cuisant de la démocratie.
  • Je n’avais pas posté mon article sur ma page depuis 10 secondes que le 1er commentaire s’est manifesté : une vidéo postée par une personne de ma liste qui montre Ennahdha sous son plus mauvais jour. Premier constat : cette personne n’a pas  lu mon article… le titre aurait très bien pu être ironique. Mais elle a fonctionné comme le chien de Pavlov qui salive dès qu’il entend la sonnette annonçant son diner. On appelle ça réflexe conditionné, et en tant que réflexe conditionné, il n’est pas inné, mais est le résultat de longues séances de conditionnement ;  la le stimulus, c’est le mot Ennahdha. Donc la de cette personne envers Ennahdha n’a rien de raisonné, ni de réfléchi : ce n’est que le fruit d’un long conditionnement qui a commencé avec Bourguiba, pour se poursuivre avec Ben Ali. Pour preuve, le seul argument qu’elle a pu m’opposer c’est l’attaque au vitriol qui a été reconnue plus ou moins par des membres d’Ennahdha et toutes les violences qu’on lui prête. A aucun moment elle n’a critiqué leur programme économique, politique, social, etc… Je dois souligner que c’est un dénominateur commun à tous les soldats de l’anti Ennahdha : aucun débat constructif, seulement de l’agressivité.
  • Premier constat : on ne peut prétendre à la démocratie quand on ne joue pas le jeu démocratique : ne pas lire le contenu d’un article, et attaquer son auteur sont des preuves que nous sommes encore à la préhistoire de la civilisation.
  • Autre fait intéressant : la diffamation par la manipulation de données : mon article a « atterri » sur le statut de Mokhtar Mzali, une personne que j’ai supprimée de ma liste depuis un moment sous la forme suivante

Vous noterez comment il a délibérément tronqué et décontextualisé mon article, pour en faire  de la propagande anti Ennahdha primaire. Je voudrais dire à ce monsieur la chose suivante : d’abord, quand vous êtes viré d’une liste ça veut dire que  vous n’êtes plus le bienvenu, et à plus forte raison, que vous n’avez plus accès à ce que je publie. Vous vous prétendez être un chantre de la liberté, alors que vous êtes incapable de respecter la propriété privée d’autrui. Autre chose : le fait que je sois en possession de cette capture d’écran montre que les gens ont plus d’estime pour moi qu’ils n’en ont pour vous. L’honnêteté intellectuelle, qui vous fait cruellement défaut, aurait requis que vous publiiez l’article dans son intégralité, chose que vous n’avez pas fait.
  • Second constat : quand on est prêt à tous les coups bas pour arriver à ses fins, quand on devient mesquin, lâche et manipulateur, on ne peut prétendre vouloir participer à la reconstruction d’un pays : on a rompu avec le passé, et le 23 octobre la rupture sera définitive. Monsieur Mzali, je n’ose que trop vous suggérer de rompre avec  ces pratiques de l’ancien régime, que vous semblez maitriser à la perfection ….
  • Et là, j’arrive à l’apogée de mon article : car il semblerait qu’il ait déclenché une crise de foie (sans mauvais jeu de mot) chez Rim Saidi, l’ex présentatrice vedette (qui ne mérite même pas votre confiance !!) de la chaine ô combien controversée et chantre de l’extrémisme laique.




Je ne savais pas que mon article avait des vertus curatives : elle qui doit balancer entre la boulimie et l’anorexie devrait m’en remercier : elle n’a plus besoin  de se foutre les doigts dans la gorge pour se faire dégueuler. Vous noterez au passage que madame mange des cornflakes : l’histoire ne nous dira pas si ce sont des céréales K de Ki vous savez !!! Par contre ce que j’admire ce sont les adeptes de la secte du gourou Rim Saidi qui rivalisent de créativité pour s’attirer ses faveurs. Je tiens à ce propos à remercier Rania Guitni Triki, qui me traite de « skizo » (ça fait plus moderne écrit ainsi)  pour l’image qu’elle dépeint de moi. Ce que vous ignorez peut être c’est que c’est une de mes anciennes étudiantes. Bien sur elle rajoute force détails pour faire comprendre à cette cour des miracles qu’elle me connait « personnellement » : elle balance ma profession, jusqu’aux matières que j’ai enseignées. Dieu merci, je ne lui ai jamais confié mon numéro compte en banque, ni parlé de la taille de mes sous-vêtements ! Ce que je note là c’est que le respect du à une personne qui a été votre professeur et qui a contribué à faire de vous ce que vous êtes aujourd’hui n’est pas de mise quand on parle d’Ennahdha : donc les personnes qui sont soit militants soit sympathisants d’Ennahdha ne sont dignes d’aucun respect. Bien sûr en adulte qui assume la responsabilité de ce qu’elle dit , Mme Guitni Triki s’est empressée de me supprimer de sa liste d’amis et de me bloquer, des fois où « on » se rendrait compte qu’on est amies sur Facebook !(Si j’avais été irrespectueuse moi aussi j’aurais dit que cette étudiante ne m’a jamais marqué ni par son intelligence, ni par son degré de culture ; elle était moyenne et très quelconque ; je ne me souvenais que de son visage, quand elle m’a envoyé une demande d’amis, mais je n’en ferais rien)
  • Troisième constat : ces personnes  là prétendent vouloir construire une nouvelle société avec de vraies valeurs qui vont sortir la Tunisie des « ténèbres  vers la lumière » ; si ce sont là des valeurs qu’elles prônent s’il vous plait laissez nous dans le noir !
  • Continuons notre examen de la discussion fort intéressante qu’il ya eu sur le mur de Rim Saidi. Une réflexion  typiquement veule et qui dénote du quotient intellectuel du harem de Rim Saidi, et de son inculture par rapport à l’islamisme.
(Vous noterez  au passage comment Rania Guitni Triki veut à tout prix montrer au reste de la cour qu’elle me connait : peut-être sa maitresse Rim va lui donner un bonus, qui sait ?). Je vais m’arrêter au commentaire de Makram Tajouri "J'espère que cette conne se fera violer et exciser par des barbis salafistes et qu'elle portera le niqab jusq'à la fin de ses jours pour qu'elle puisse comprendre le sens du mot liberté (moi aussi je peux être extrémiste)":  il me souhaite de me faire violer et exciser par des salafistes ; il souhaite que je port le niqab, etc..Ce que j’aimerais lui dire c’est que l’ignorance est une arme dangereuse aux mains d’un imbécile. Ennahdha sont des islamistes, et non des salafistes. Je l’engage  donc à aller s’instruire parce que je n’ai jamais vu un tel concentré d’âneries ! Un salafiste est quelqu’un qui prône l’application au mot de la Chariaa : de ce fait, le viol est passible de mort. A moins que le salafiste qui aura l’honneur de me violer aura prononcé un fatwa ! Je tiens à signaler comment les gens font inconsciemment ressortir leurs fantasmes dans leur agressivité…. Ici encore, l’histoire ne nous dira pas si Makram Tajouri a des fantasmes homosexuels….Autre chose: vous noterez  son agressivité qui n'a d'égal que sa stupidité: en effet je n'ai pas parlé d'extrémisme dans mon article qu'il n'a surement pas lu (et vu le niveau n'aurait surement pas compris!)
  • Quatrième constat : les gens qui se prétendent défendre le modernisme sont d’une inculture et d’un niveau intellectuel qui, avec un peu d’efforts, pourrait bien dépasser celui d’un gosse de quatre ans. Je m’inquiète pour tous ceux qui veulent faire confiance à des gens de se niveau pour construire la Tunisie de demain !
  • Je ne veux léser personne : c’est pour cela que je dis à Astrath Istrath( pas la peine de me dire à vos souhaits c’est bien un pseudo !) que c’est super : à force d’être dans les jupons de Rim Saidi le gourou, il a développé des dons de médium : il sait en quelle langue je réfléchis… elle est pas belle la secte des béats ?


S’ils n’arrivent pas à faire la différence entre musulman et arabe, là on a un  sérieux problème : le projet de société qu’ils nous offrent serait il d’être un nouveau DOM TOM ??? Nous devrions donc nous inquiéter de notre identité. Là encore, en tant que professeur je ne saurais que trop leur conseiller de se cultiver au lieu de perdre leur temps sur Facebook, sur le mur de leur reine, à jouer aux bouffons.
Donc en conclusion :
-les islamistes sont forcément des gens incultes et surtout pas des gens d’un niveau universitaire.
- les islamistes sont en fait des salafistes : donc la Turquie par exemple, est gouvernée par des salafistes… modérés ??
- Ennahdha est le seul parti  au monde capable de transmettre le virus de la gastro entérite (parce que je me suis rendue compte que Rim Saidi n’était pas la seule à avoir vomi !). Pour le virus de la bêtise humaine, de la mauvaise foi et de la méchanceté c’est simple : examinez les photos de profil : vous verrez les pic badges correspondant !
-Les progressistes modernistes démocrates laiques croient avoir des gens de leur côté : que j’ai reçu ces captures de 5 personnes différentes prouve bien que Rim Saidi, qui était déjà connue pour son niveau intellectuel et sa capacité d’ouverture (souvenez vous de sa mise en scène  devant Hannibal lors d’un mouvement de protestation), et surtout pour sa qualité de journaliste intègre (surtout à Nessma  qu’elle a d’ailleurs quitté ou dont elle s’est fait virer, l’histoire ne le dira pas non plus) prouve combien ces pantins de l’Occident sont abhorrés par les tunisiens (Astrath Istrath, j’espère que mon français n’est pas trop difficile pour toi ….)
Pour conclure, j’encourage tous les détracteurs du parti Ennahdha à s’informer et d’un de l’historique de ce parti et à le situer par rapport aux autres mouvances islamistes en Tunisie. De deux, de relever un peu leur niveau culturel, pour qu’il se situe au dessus de la ceinture.
Quant aux bouffons de la cour de Rim Saidi, qui après avoir quitté Nessma une fois déjà, a fait de la lèche pour être reprise, une personne qui trahit ses meilleurs amis(je pense à Amel Smaoui) ne peut que trahir son pays sans une once de remords : continuez à la flatter elle adore ça ! Mais méfiez-vous c’est une véritable Veuve Noire : qui sait si vous ne serez pas la prochaine victime ?
Bref, quand des gens se veulent garants de la liberté et de la démocratie, je me dis que la démocratie est sérieusement en danger. Et qu’elle n’est pas prête à s’épanouir tant que ces gens là ne seront pas remis à leur place.
PS : j’ai oublié de citer quelques bouffons de la page de Rim Saidi : alors si votre nom ne figure pas dans cet article, vous pourrez toujours m’insulter sur la page de Rim Saidi !!

---------------
Samia Touati

أعتقني


أعتقني ..



أعتقني ، مشكلتي لا في دين لا في هوية

أعتقني ، كلنا توانسة وتفريقنا ماهوش حرية

أعتقني، كلنا توانسا وتجمعنا فرد ثنية

أعتقني مانيش باش ننسى القضية

أعتقني ، دم الشهيد ماهوش شوية


أعتقني ، ثورتنا مش ثورة ياسمين وبورجوازية

ثورتنا ، ثورة كرامة ودم الشهيد اللي في كل ثنية

أعتقني ، ثورتنا ثورة البطالة و المهمشين والناس المنسية

أعتقني ، تونس ليك ، تونس ليا

تونس للناس الكل وتجمعنا فرد ثنية


أعتقني شعاري كان وباش يبقى ،

« شغل حرية كرامة وطنية»

أعتقني ،

أعتقني مالتهميش و الفقر والأمية

أعتقني من الهم والبطالة و الميزيرية

أعتقني من غلا العيشة و المديونية

أعتقني من التعذيب والقمع وغاز ومتراك البوليسية

أعتقني من الإهانة والذل والتبعية

أعتقني من الظلم ونارو اللي تنهش فيّا

أعتقني، شبابي  ضايع في المستنية

أعتقني من اليأس والحرقة والبحر اللي يقتل فياّ

أعتقني من عمري اللي ضاع عليّا

أعتقني من الدنيا اللي ضاقت بيا

أعتقني من الظلمة اللي عشّشت فيا

أعتقني من الحرمان و الدمعة اللي في عينيا

أعتقني من الحسرة والغصة اللي عايشة فيا

  أعتقني من الذل وكرامتي اللي ضاعت عليا

أعتقني ، خليني نخرج من سفينة الذل اللي غرقت بيا

أعتقني ،هاذي أول خطاويا للحرية

لا للتقسيم لا للتفريق

!بعمري ما نبيع القضية

---------------
 Aly Ben J

dimanche 16 octobre 2011

Pourquoi j'ai décidé de voter Ennahdha


Il y'a quelques semaines, j'avais écrit un article où j'expliquais pourquoi je n'allais pas voter. Mais comme le dit si bien le proverbe: y'a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Bien sûr, mon coeur étant à gauche, j'avais une préférence historique, voire sentimentale pour le POCT, et au fond de moi je souhaitais qu''ils fassent de très bons résultats aux élections. Je respectais aussi à fond le CPR, parce que ce parti est resté fidèle à lui même, et que ses militants sont des gens honnêtes, tôlérants et qu'ils sont sur tous les fronts, de tous les combats; mais ils ne sont pas les seuls: les militants du POCT sont des gens tout aussi extraordinaires; je tiens d'ailleurs à saluer tous mes amis CPRistes et POCTistes et je leur souhaite la réussite dans ses élections, parce qu'ils le méritent vraiment !
Je n'avais aucun à priori envers ENNAHDHA, contrairement à beaucoup de gens. Les militanst Nahdahouis sont des vrais patriotes: eux aussi ont souffert sous la dictature de ZABA, et physiquement, et moralement, et socialement; je peux même affirmer, et personne ne pourra le nier ( à condition d'être honnête et pas de mauvaise foi) que ceux sont eux qui ont eu le plus à pâtir de l'ére répressive de ZABA.
Le spectre de l'obscurantisme n'a décidément pas réussi à me faire peur: pour moi l'ennemi c'est le RCD je le dis et je le redis; mais pas lui seulement: une mafia est entrain de se mettre en place, qui pourrait bien surpasser ZABA dans la corruption et les malversations, et qui est prête à vendre notre pays au plus offrant, tant qu'elle y trouve son compte.
Puis il y'a eu l'incident "Persépolis"... autant m'expliquer tout de suite: j'ai vu le dessin animé il y'a 3 ans en DVD, chez moi. Etant née en France et ayant grandi là bas, la représentation de Dieu ne m'a pas choqué, car c'est une image qui fait partie de mon inconscient. Cependant, elle m'a gêné en tant que musulmane. Mais quand on choisit de regarder un film DVD, on assume ses choix.
Cependant la diffusion d'un film sur une chaine nationale est une toute autre affaire. Je demeure convaincue que la diffusion du film en version tunisienne à quelques jours des élections, est de la provocation pure et simple. De plus, c'est une infraction car elle viole une interdiction. En ce sens, ceux qui sont à l'origine de l'infraction devront en répondre devant les tribunaux. Je saisis ici l'occasion de condamner toute atteinte à l'intégrité physique des acteurs de cette affaire, et je trouve abject de vouloir s'attaquer à la famille de Nabil Karoui. J'ai moi aussi des enfants, et je ne voudrais pas qu'on s'en prenne à eux parce qu'on a des différends avec moi.
Maintenant je vais en venir au coeur du sujet: les vagues de protestation qui ont suivi la diffusion du film sont des réactions normales. Et permettez moi de faire une digression: le film de Nadia Feni avait soi disant déclenché une manifestation de protestation devant le cinéma: il y avait à peine une vingtaine de personnes, dont la majorité s'est avérée être des "faux barbus". Par contre, un film a été diffusé sur une chaine tunisienne, après une semaine de matraquage publicitaire intense ; j'en profite pour m'adresser aux tartuffes laics : le but de cette semaine de médiatisation du film était bien que les gens regardent le film non? Donc l'argument que certains ont utilisé :   " les télécommandes existent", est en soi un formidable concentré de mauvaise foi.
Et c'est à cause de cette mauvaise foi que j'ai décidé de voter Ennahdha. Parce que pour la première fois, j'ai eu peur: peur pour ma religion, peur pour l'Islam. Cette tôlérance unilatérale qui fait que je suis "assaillie" quotidiennement par des gens parce que je défends le droit à la femme de porter un hijab ou un niqab, sans être traitée, au mieux, de victime, au pire d'obscurantiste moyennageuse;  parce que je défends le droit aux hommes de porter une barbe sans être taxés de terroristes. Parce que beaucoup de gens "progressistes et tôlérants" ne m'adressent simplement plus la parole sur mon lieu de travail, ou ailleurs; ou si ils le font, c'est avec une hypocrisie palpable. Mais la mauvaise foi fait que, alors que je clame aussi haut et fort que je défends le droit aux femmes de porter des minijupes, de s'habiller comme bon leur semble; alors que j'ai beaucoup d'amis qui boivent de l'alcool, qui sont athées, qui sont non pratiquants, mais que j'adore malgré nos différences, les gens de mauvaise foi continuent à me regarder du coin de l'oeil, parce que je défends le droit à chacun d'être libre, tant que sa liberté n'est pas une entrave à celle des autres.
Alors, oui j'ai peur: peur qu'on vienne un jour m'interdire de jeuner pendant Ramadan, peur qu'on m'interdise de faire la prière, mais pire encore,  peur qu'on bafoue ma religion au nom de "la liberté d'expression". Toute cette mobilisation aujourd'hui contre l'islam ne me laisse rien présager de bon quant au futur de mon pays. C'est pour ce la que j'ai décidé de voter Ennahdha pour l'Assemblée Constituante: afin que le Destour me protège en tant que musulman, protège mes acquis et surtout protège ma religion de ses ennemis. Oui je suis pour une loi qui pénalise l'atteinte à mes valeurs religieuses, mais à toutes les valeurs religieuses des tunisiens. Oui je suis pour la liberté de chacun en tant que liberté individuelle. Oui je suis pour le RESPECT mutuel, et aussi pour la liberté de culte - y compris l'absence de culte.
Pour toutes ces raisons j'ai décidé de voter Ennahdha. Mais si on m'autorisait à voter 3 fois, vous avez certainement compris pour qui iraient mes 2 autres votes...


Samia Touati




vendredi 14 octobre 2011

L'histoire de Maram Nasri blessée le 9 janvier à Kasserine


Tunis le 14-10-2011 9h 30mn devant l’hôpital de la Rabta à Bab Saadoun

Maram Nasri est une petite fille âgée de deux ans et 8 mois qui a reçu de plein fouet  une bombe à gaz lacrymogène le 9 janvier dernier à la place des Martyrs à Gasserine. Elle était aux bras de sa mère Zina Nasri qui a elle aussi été touchée par une balle au pied au même moment et a subi les insultes, les offenses et les injures des sbires de Ben Ali…
Depuis ce jour là elles vivent toutes les deux un calvaire qui ne finit pas.
Maram  était un bébé plein de vie, elle avait de petites jambes et courait dans touts les sens. Depuis ce jour là, Maram ne marche plus et a de graves difficultés à respirer.
Elle avait les plus beaux yeux du monde mais suite aux crises d’épilepsie qu’elle a subit, elle souffre aussi de strabisme aigu.
Et depuis la mère a de grands problèmes matériels. Elle me dit avoir vendu tout ce qu’elle avait de plus précieux pour subvenir aux besoins de sa fille malade. Elle me dit avoir vendu jusqu'à ses  couvertures pour acheter les lourds médicaments et pour se déplacer.
Elle a dû s’endetter pour acheter un appareil respiratoire qui suit sa fille partout.
Elle va d’hôpital en hôpital, d’un médecin à un autre et est passée par différents services hospitaliers en se déplaçant toujours à ses frais de Kasserine à Tunis.
Aujourd’hui elle doit rentrer chez elle à Kasserine Cité Ezouhour suite à une énième hospitalisation de sa fille à l’hôpital de la Rabta de Tunis et elle n’a même pas de quoi payer le chemin du retour…
Rendons le sourire à Maram, aidons là !


Imen Ben Ghozzi

mardi 27 septembre 2011

Si la dignité avait un nom, elle s’appellerait Tarek Dziri


Si la dignité avait un nom, elle s’appellerait Tarek Dziri…..
Ce blessé de la Révolution porte en lui, outre des blessures physiques, une douleur sourde, tue.
Tarek,  jeune papa, est sorti le 12 janvier dans les rues du Fahs, pour protester pacifiquement, comme l’ont fait des milliers de tunisiens à travers le pays. C’est là, devant le poste de la circulation de la garde nationale, qu’il a rencontré son destin : deux balles et tout bascule. Il n’a pas vu son assassin, car on lui a tiré dans le dos.
Transporté par ses amis à l’hôpital du Fahs, il doit sa vie à une femme médecin qui a empêché les agents de police,  le « mo3tmed » et ses sbires de le cueillir… Par on ne sait quel miracle, il n’avait pas saigné extérieurement…c’est ce qui l’a sauvé ! Aux agents de police et aux barbouzes du RCD venus récupérer le « coupable », le médecin a su opposer une explication toute simple : « il n’a pas avoir été blessé par balles ! Regardez : il ne saigne même pas ! » Puis c’est le transport en ambulance (prise comme cible des bombes lacrymogènes) jusqu’à l’hôpital de Ben Arous , où il sera opéré… Une balle subsiste qui n’a pas pu être extraite…Une opération est possible, mais à l’étranger. Vous l’avez compris : Tarek comme tous les blessés de la Révolution,  n’a pas les moyens d’une opération dans le privé en Tunisie… que dire de l’étranger !!
Tarek parle de la révolution comme un bébé qu’on cherche à protéger… le mot « révolution » revêt presque un caractère sacré dans sa bouche…
Tarek a beaucoup d’amertume qu’il cache derrière une ironie permanente. Il nous dira « c’est le seul moyen que j’ai de m’en sortir : je tourne tout en dérision, je taquine les gens ! »
Pourtant, comme des centaines d’autres, Tarek est un oublié de la révolution. Il vit dans des conditions précaires ; il a récupéré le local du RCD où il vit avec sa femme et son fils âgé d’un an à peine. Il n’a aucun moyen de subvenir à ses besoins primaires, ni à ceux de sa famille. Il vit de la générosité des habitants du Fahs. Mais ce qui est le plus dur pour Tarek, c’est que son malheur a été utilisé comme fonds de commerce par certains partis politiques sans scrupules… « Des promesses, j’en ai rempli des sacs… » Et bien sûr une fois leur buzz médiatique passé, ils se sont détournés de lui et l’ont même ignoré quand il a tenté de les recontacter !
Tarek a beaucoup d’amertume…des larmes d’impuissance qu’il a du mal à contenir… Il avait rêvé d’une Tunisie meilleure : pour lui le rêve s’est transformé en cauchemar permanent. Il ne croit plus en rien, il ne fait plus confiance à personne. Il a peur : peur pour son avenir de père, de mari… il remercie Dieu de lui avoir donné une épouse aussi patiente et dévouée… Une vraie Mère Courage que cette jeune femme. Son rêve à elle est que son mari soit sauvé, qu’il puisse remarcher un jour. Son silence plein de dignité nous emplit de remords, nous qui nous posons la question de savoir ce qu’on va manger alors qu’elle se demande si elle et sa famille auront à manger….
Il est de notre devoir de citoyens de soutenir et d’aider ces gens non pas pour apaiser note conscience, mais parce si aujourd’hui nous avons acquis un semblant de liberté, c’est bien grâce à ces héros qui sont tombés sous les balles de l’ennemi…alors NE LES OUBLIONS PAS ET SOUTENONS LES chacun selon ses moyens : c’est le moins qu’on puisse leur offrir en retour….



La famille de Tarek Dziri
Mouadh le fils de Tarek Dziri


لو كانت الكرامة تحمل اسما أخر و لو كان بالإمكان أن تتجسد لادعينا أنها "طارق الدزيري" ...

هو جريح الثورة الذي يحمل مع جراحه التي لم تلتئم بعد, ألاما خرساء هو اختار عن قصد أو عن غير قصد أن يتكتم عنها... 
طارق رغم صغر سنه هو أب خرج يوم 12 جانفي 2011 ليتظاهر سلميا في شوارع قريته ˶ الفحص˶ التي تبعد عن العاصمة قرابة الستين كلم.
خرج إلى الشوارع كي يتظاهر كما فعل الملايين من التونسيين في تلك الفترة.
كان متواجدا صحبة رفاقه أمام مركز شرطة المرور بالفحص و كان له هناك موعد مع القدر ...
تلقى إذاك رصاصتين و انقلبت حياته و انقلب الدهر على عقبه...
لم يتمكن من رؤية سفاحه الذي رماه بالرصاص من الخلف. حمله رفاقه ليقع إسعافه بالمستشفى الجهوي بالفحص و لكي تتلقاه طبيبة متواجدة على عين المكان بالعناية و تنقذ حياته. 
كان نزيفه داخليا و لا ندري إن كان ذلك هو ما أنقذ حياته او انه زادها تعقيدا...
رفضت الطبيبة أن تسلم "المتهم" إلى قوى الشرطة و جادلتهم زاعمة انه لم يتلق أي رصاصة..." انظروا انه لا ينزف" 
وقع نقله في الإبان بسيارة الإسعاف إلى مستشفى بن عروس (وتلقت السيارة وابلا من القنابل المسيلة للدموع أثناء الطريق) أين أجريت له عملية جراحية استعجاليه لاستئصال رصاصة.
لكن رصاصة ثانية بقيت في جسده لتكمن في جنبه الأيمن و تذيقه شر العذاب و أبشع الآلام.
طارق فقد ساقيه و أضحى يتنقل في كرسي... 
العملية الجراحية ممكنة و آمالها في النجاح معقولة و لكن بالخارج و ليس في بلده...هذا ما اكده له الأطباء الذي ما فتئ يقابلهم للاستفسار عن حالته طوال الأشهر التي مضت.
و لكن طارق الذي كان العائل الوحيد لعائلته لا يملك المال الكافي لإجراء أي عملية لا داخل البلاد و لا خارجها.
هو الجريح الذي يتكلم عن" الثورة" كما لو كانت رضيعا يجب العناية به...
العبارة في فمه تتخذ شكلا قدسيا ناصعا لا مثيل له.
طارق يحمل في داخله مرارة يحاول جاهدا أن يخفيها وراء ضحكاته الساخرة التي يحاول ان يرسمها على وجهه باستمرار. فيقول لنا "السبيل الوحيد للنجاة هو أن اسخر من كل شيء و أن أغيظ كل من حولي"...تلك وسيلته للبقاء..
طارق هو كمئات جرحى الثورة من" المنسيين", يعيش في ظروف صعبة وواهنة. اتخذ من مقر سابق للتجمع الدستوري المنحل مسكنا له و لأفراد عائلته المتكونة من زوجته و ابنه الذي يناهز عمره السنة.
لا يملك قوت يومه و لايملك ما يسد رمق عائلته. يعيش بفضل إعانات رفاقه...
و الأدهى و الأمر بالنسبة إليه هو أن بعض الأطراف و الأحزاب السياسية قد عمدت إلى استعمال ألامه و جراحه كأصل تجاري قابل للبيع و الشراء. فيروي لنا مريرا كيف انه لم يتلقى سوى الوعود الكاذبة.
شخصيات سياسية معروفة أرادت استعماله للإشهارالحزبي ثم رمته عرض الحائط عندما حاول أن يعيد الاتصال بها.
يحمل طارق مرارة و دموعا يعجز أحيانا عن كتمانها. حلم ببلد أفضل فتحول حلمه إلى كابوس لا ينتهي...و أضحي لا يثق بشيء و لا بأحد...يخاف من مستقبل مجهول مستقبله كأب و كزوج لامرأة يشكر فضل الله بها عليه. هي زوجة صبورة و متفانية و أم شجاعة تحلم بان يتعافى زوجها و أن يعاود المشي يوما. سكوتها المليء بالحياء و الكرامة يشعرنا بالندم. فنحن نتساءل ماذا سنأكل وهي لا تدري إن كانت هي ستأكل و هل بإمكانها إطعام عائلتها. 
من واجبنا مساعدتهم و الوقوف في صفهم لا من اجل إرضاء الضمير بل لأننا اليوم نتمتع بشيء من الحرية التي اهدونا هم إياها...
هم الإبطال الذين سقطوا تحت رصاص الظالمين فلن ننساهم و سنعينهم كل بحسب ما يسمح له القدر...
ذلك اقل ما يمكن فعله كي نرد إليهم جميلهم الذي لا يقدر بثمن.
(I)


(II)

(III)


(IV)





samedi 30 juillet 2011

DE BELLO PUNICO (La guerre sociale en Tunisie) - Quentin Chambon - INTRODUCTION



Le 14 janvier 2011 le peuple de Tunisie remportait une première et inoubliable victoire dans le grand conflit de notre temps, celui qui oppose désormais à l’échelle mondiale une toute petite minorité de gangsters, de charlatans, d’affameurs et de bourreaux à l’immense majorité de ceux qui se voient chaque jour un peu plus dépouillés, trompés, humiliés, abandonnés ; bref, la première victoire de la grande Révolution mondiale qui doit balayer le système d’oppression capitaliste, pour rendre à l’humanité sa liberté et sa dignité. L’étincelle tunisienne mettait immédiatement le feu aux poudres dans tout le « monde arabe », du Maroc à l’Irak en passant bien sûr par l’Égypte, Bahreïn, la Libye, le Yémen, la Syrie, et au-delà, au Burkina Faso, en Ouganda, en Espagne, au Sénégal, et bientôt partout ailleurs.

L’importance historique universelle de la révolution tunisienne peut aussi se mesurer à l’aune de sa principale conséquence dans le ciel du mensonge moderne : la spectaculaire mise à mort d’Oussama Ben Laden, qui met fin à cet épouvantable film d’inspiration hollywoodienne, projeté sur l’Écran global à partir du 11 septembre 2001, durant presque dix années de bruit et de fureur, d’appels à la haine, d’obscurantisme triomphant, de croisades et de pillages.
C’est logiquement à un peuple « arabe » et « musulman » qu’il revenait de rendre ses droits à la réalité, et de rétablir cette vérité que les barbares fanatiques et assassins de notre époque ne sont pas ceux que l’on nous désignait, mais au contraire ceux qui nous les désignaient. Mais il fallait aussi que ce soit le moins religieux des peuples arabes, le plus progressiste de tous, flétri à ce titre par les autres comme étant un peuple de « putes », de « pédés », de « michetons d’Israël et des États-Unis », pour ridiculiser tout aussi bien le mépris contre « l’Occident et ses valeurs » propagé par l’islamisme plus ou moins radical. La fausse opposition « démocratie occidentale ou djihad terroriste » qui gouvernait la société mondiale depuis les attentats du 11 septembre s’est ainsi soudain écroulée par ses deux côtés, simultanément. Rien ne pourra jamais la rétablir.

-------------------------------------------------
Intégralité téléchargeable gratuitement :
http://www.editionsantisociales.com/pdf/debellopunico-text.pdf

"Pourquoi je ne voterai pas !" de Samia Touati

Ces derniers jours, une campagne d'incitation aux inscriptions pour les élections fleurit en Tunisie, y compris sur FB. Jusque là, rien d'anormal. Mais là où ça devient grave, c'est qu'on y présente les gens qui ne se sont pas inscrits comme irresponsables, non patriotes et j'en passe. Alors il est temps de remettre les pendules à l'heure.

Pour commencer, je voudrais rappeler aux révolutionnaires de la 25e heure que c'est nous, dès le sit-in de la Kasba 1, qui avons réclamé l'élection d'une Assemblée Constituante, dont une des tâches serait de nous préparer une nouvelle constitution (je reviendrai sur ce détail plus loin). Ceci étant, ce n'était pas notre seule demande. Que justice soit faite aux martyrs de la révolution, que le gouvernement soit purifié de la vermine RCD, que les corrompus de tous bords soient jugés, que la justice soit indépendante et surtout que le gouvernement de transition soit un gouvernement en rupture totale avec l'appareil repressif d'état du RCD. 

La démission de Ghannouchi, suivie par la promesse d'élections pour la Constituante fut la pilule soporifiqie qu'on nous fit avaler. Les sceptiques se sont faits traiter de paranos...On aurait du les écouter...Aujourd'hui, sept mois après la révolution, qu'avons nous obtenu des demandes légitimes du peuple tunisien? Rien, mis à part la tenue d'élections de la Constituante.

Le premier ministre du gouvernement provisoire BCE avait promis une rupture totale avec le passé, y compris le maintien d'un régime policier repressif. Or, il s'avère que l'appareil policier est non seulement maintenu, mais il est encore plus répressif qu'avant. En témoignent les violences et exactions commises par les policiers sur les manifestants pacifiques, avec pour apogée la répression le 15 juillet 2011, avec les ignominies commises par la police, notamment à l'intérieur de la mosquée de la Kasbah. Tout ceci témoigne de la volonté du gouvernement de transition de maintenir coûte que coûte le régime Ben Ali en place. (cf Rapport FIDH

Quant à la "rupture" avec le RCD, les partis satellites du RCD sont légion. De plus, les responsables RCD corrompus continuent à vaquer à leurs occupations comme si de rien n'était. On note même qu'ils prennent de plus en plus d'assurance.

Revenons maintenant à cette Constituante. Mr Ben Achour, a, il y'a quelque temps, sur la chaine Nessma, déclaré que " la réécriture d'une Constitution ne faisait pas partie des prérogatives de la Constituante". Alors ma première question est: quelles sont les prérogatives de la Constituante? A ce jour, c'est un grand mystère. Donc on nous demande de voter pour une assemblée dont nous ne connaissons pas encore la fonction. 

Parlons maintenant des élections. Il fut d'abord question de voter sur simple présentation de la carte d'identité nationale. Et voilà qu'on nous annonce, le 17 juin, qu'on devait s'inscrire sur des listes électorales, et ce dans une fourchette de temps allant du 11 juillet au 02 août 2011. Bien sûr aucune explication "acceptable" sur les raisons de cette décision, si ce n'est un cafouillis technique. Puis il y'a quelques jours, on nous parle d'inscription passives, qui seraient faites à partir d'anciennes listes du Ministère de l'Intérieur. Là encore, c'est le flou total: ces listes ne sont-elles pas trafiquées? Comment se fait-il qu'on les utilise? Ajoutons à cela l'inscription aux élections des tunisiens analphabètes qui n'auront aucun moyen de faire la distinction entre les différentes listes proposées et qui seront à la merci de toutes les manipulations.

Concernant la présence d'observateurs lors des élections, une des conditions stipule, je cite : "une expérience dans le processus électoral" . Or, qui d'autre que les membres du RCD a une quelconque expérience dans les élections?
De plus, la liste des personnes ne pouvant pas être éligibles pour la Constituante a été fournie à la commission indépendante chargée de l'application de l'article 15 du décret loi par... la présidence provisoire, donc Foued Mbazzaa, RCDiste notoire ! (Cf Rapport).
Enfin, la cerise sur le gâteau: le décret-loi 582 du 20 mai 2011 portant sur l'élection de la Constituante le 24 juillet 2011 a été annulé le 21 juillet 2011. (Cf décret 998 du 21/07/2011) A ce jour, aucun décret,  portant sur  la tenue d'élections de la Constituante pour le 23 octobre 2011 n'a été publié. 

Donc pour résumer: on nous demande de nous inscrire:
  • pour voter pour une Constituante dont on ne connait pas encore les fonctions
  • alors qu'on ne sait pas si les élections vont avoir lieu ou pas (rien d'officiel)
  • alors que le régime répressif bat son plein
  • alors qu'on n'a aucune garantie de la transparence des élections
  • alors que le RCD est revenu par la grande porte, et surtout:
  • sous un gouvernement dont le Premier Ministre a avoué avoir falsifié les résultats d'élections sous Bourguiba !!

Alors moi je dis: JE NE  M'INSCRIRAI PAS ET JE NE VOTERAI PAS !!!

Samia Touati le 30 Juillet 2011